Carnet de voyage
Méditerranée

Chaque destination comporte son lot d’espèces « vedette », celles que chacun rêve de cocher sur son carnet de plongée ou mieux, d’immortaliser sur carte SD. La Méditerranée ne fait pas exception.

Le mérou

C’est le king, le seigneur, le roi de la jungle de nos eaux tempérées. Qui donc? Le mérou brun, bien évidemment. Epinephelus marginatus de sa dénomination scientifique. Placide prédateur hermaphrodite, ce gros poisson (son poids peut atteindre 100kg!) était jadis convoité par les gastronomes. Sa pêche étant désormais réglementée, il abonde à proximité des îles d’Hyères et aujourd’hui dans le parc des Calanques !

Le corb (Sciaena Umbra).

Ce ravissant poisson d’une cinquantaine de centimètres est aussi élégant que discret : il vit généralement en petits groupes sédentaires, protégés par les reliefs d’une grotte ou dans les anfractuosités de la roche. Sa robe brune est irisée de reflets bronze, ses nageoires supérieures tirent vers le jaune tandis que les inférieures sont noires, soulignées d’un liseré blanc. Une vraie gravure de mode !

Le denti, aka Dentex Dentex.

Ce gros pépère argenté rode souvent à proximité des sites de plongée. Solitaire ou en bancs de plusieurs dizaines d’individus, il est le clou du spectacle des plus belles plongées. A fortiori s’il est surpris en pleine chasse. Les plus chanceux pourront le surprendre en train de fondre sur une proie de belle taille, à l’instar d’un congre trois fois plus long que lui ! Pas de quoi démonter la confiance de ce prédateur au gros oeil mauvais et aux canines acérées.

La grande nacre.

Certes, nous ne parlons pas ici d’un poisson, mais d’un coquillage on ne peut plus statique, vivant planté à la verticale dans le sable au beau milieu des herbiers de posidonie. Mais insistons sur l’intérêt de le rencontrer en belle et fringante santé : la grande nacre compte parmi les plus grands bivalves au monde, et est en danger critique d’extinction en raison de la pollution, des ancrages et des chalutages, et à cause d’une bactérie décimant sa population. vous croisez une grande nacre Méditerranée ? Elles sont de plus en plus rares. Savourez.

La grande cigale de mer.

Elle aussi est ardemment protégée. Ce crustacé pouvant atteindre une cinquantaine de centimètres de long se trouve lui aussi dans les posidonies, ou à proximité des grottes. Malgré son armure imposante et ses allures préhistoriques, il est paisible et ne se nourrit que de petits mollusques. 

Et tous les autres !

Pourquoi choisir ? Plonger en Méditerranée, c’est aussi une ambiance unique, des paysages sculptés par les bancs de sars à tête noire et les saupes, aux rayures jaunes et argentées. C’est se frayer un chemin dans les gorgones rouges et caméléon, les castagnoles, les girelles, pour se retrouver nez à nez avec une murène autour de laquelle butine une crevette nettoyeuse. C’est se laisser surprendre par la chasse d’une dorade royale, la visite d’un saint-pierre, d’un barracuda ou même d’un poisson-lune ! Plonger en Méditerranée, c’est aussi coller le masque à la roche pour observer les doris dalmatiens, les flabellines et autres ophiures planquées dans une faille hérissée de corail rouge aux polypes blancs majestueusement déployés. Toute une expérience dont il est impossible de se lasser une fois qu’on y a goûté.