Carnet de voyage
Mer Rouge

La première croisière Dune au Soudan s'est déroulée du 10 au 17 février 2014. Daniel Deflorin, reporter photographe pour Plongée Magazine, faisait partie du voyage. À peine débarqué, il nous fait part de ses premières impressions.  

Alors ? Comment sont les plongées soudanaises ? Superbes ! Les fonds sont très riches, tant en faune fixée qu'en poissons que l'on trouve en bancs réunissant une centaines d'individus, ce qui commence à se faire rare. Toutefois, lorsque l'on dit que c'est l'Égypte d'il y a 20 ans, il ne faut pas croire que la différence est aussi flagrante qu'entre Menton et Port-Cros, comme s'y attendaient certains participants. En fait, les plongées sont assez analogues à celles que l'on peut faire aux Brothers ou à Elphinstone, par exemple. De la très belle mer Rouge donc. À la différence qu'au Soudan, la faune est plus abondante et surtout que les sites sont encore inexploités. Il n'y avait que deux autres bateaux sur zone et nous avons souvent été seuls sur les spots. Un vrai luxe aujourd'hui.  

Et ces fameux requins marteaux ? Ils sont là, mais restent discrets. Il ne faut pas croire qu'ils viennent vous dire bonjour, nourris et habitués aux plongeurs comme à certains endroits. Ici, ils sont chez eux et comme tous requins, en l'absence de feeding, ils se montrent méfiants. Il s'agit donc d'aller les chercher, de se faire discret et de patienter pour espérer les voir. Je les ai aperçus à deux reprises, hélas trop loin pour les photographier. Heureusement, les bancs compacts de barracudas, de carangues gros yeux, les carangues ignobilis ou les bonites ont vite fait de nous consoler. Sans parler des énormes buissons de corail noir et des coraux mous, abondants et en pleine santé.  

Hormis les récifs, y a-t-il autre chose à voir ? Plonger sur les vestiges de l'opération Précontinent 2 de Cousteau reste une expérience étrange. Elle permet de se souvenir avec émotion à quel point cette opération était en avance sur son temps. Et de constater que finalement tout était déjà en place à cette époque : les scooters, le Nitrox, etc. Seule notre vision sur les requins a changé. Alors que les océanautes de Précontinent les craignaient au point de disposer de cages, aujourd'hui encore visibles, les plongeurs recherchent désormais leur compagnie. Et puis il y a l'épave de l'Umbria, réellement impressionnante. Elle justifie à elle seule plusieurs plongées, tellement il y a de choses à y voir.   Les prestation Dune sont-elles à la hauteur ?

Absolument. Le Nemo est un bateau confortable, bien entretenu, le chef fait des miracles dans sa petite cuisine, les marins sont attentifs lors des plongées en pneumatiques qui sont parfois un brin sportives, la plage arrière est pratique, le Nitrox disponible, etc. Sans oublier Anaïs et Reda qui, outre leur professionnalisme, se révèlent être des guides d'excellente compagnie.   Avez-vous eu le temps de visiter le pays ? Oui, le dernier jour avec une petite balade à Port-Soudan en tuk-tuk, ce petit tricycle faisant office de taxi. L'église catholique, les marchés aux poissons ou aux légumes, l'ancienne gare, sans oublier le casse-croûte dans un restau local. Tout le monde était ravi de cette escapade et surtout très agréablement surpris par la simplicité, l'authenticité et la gentillesses des Soudanais. Du coup, la matinée passe trop vite et on n'a qu'une envie, y retourner.  

Crédit photo : Daniel Deflorin