Égypte : Espèces fantomatiques pour Halloween
11/10/2023
Les créatures marines ont de tout temps fasciné les auteurs de récits fantastiques et d’horreur. Plutôt que de se costumer le 31 octobre...
...pourquoi pas venir les observer en chair et en arêtes ?
En octobre, la haute saison bat son plein en mer Rouge : les températures sont en baisse, favorisant le retour près de la surface d’une multitude d’espèces qui sondent en été, et notamment du grand pélagique. En outre, le climat est agréable, la canicule et les vents brûlants appartiennent au passé. Naturellement, les plongeurs abondent durant cette saison propice à la pratique de leur discipline préférée, sauf peut-être celles et ceux qui ne manqueraient pour rien au monde les festivités d’Halloween et seraient prêts à se priver d’un séjour ou d’une croisière au paradis, pour le plaisir de se déguiser et de frissonner. C’est tout à fait compréhensible, puisque la fête anglo-saxonne gagne chaque année en popularité dans nos contrées. Mais c’est cependant méconnaître la faune de mer Rouge, qui ne manque pas d’imagination pour se costumer et procurer des sensations fortes aux inconditionnels du trick-or-treating !
Spooky, la plongée de nuit
Que dire, par exemple, des sensations procurées par une plongée de nuit ? Immergé dans la pénombre, le récif troque ses allures pimpantes et multicolores pour le costume d’une cathédrale de dentelle lugubre. Secouez la main dans l’eau sombre durant la descente, et ce sont immédiatement des dizaines d’espèces de plancton microscopique, aux propriétés bioluminescentes, qui irisent votre champ de vision comme autant de minuscules farfadets fantomatiques. Une fois près du fond, on observe que le récif endormi est constellé d’étranges bulles blanchâtres : il ne s’agit pas de l’œuvre d’une armée d’araignées qui se seraient subitement décidées à tisser des toiles sphériques, mais bien celle du poisson perroquet qui, à la nuit tombée, se constitue un cocon de mucus en guise de couche sécurisée. Pour lui comme pour tant d’autres, il convient en effet de se cacher, car la nuit est le moment de tous les dangers pour nombre de poissons : les prédateurs rodent, profitant de l’effet de surprise offert par l’obscurité. On les surprend parfois dans le faisceau du phare, prêts à fondre sur leur proie toutes dents dehors. Ça et là, les anfractuosités se hérissent des piques des oursins en goguette. Diadème ou crayon, ne vous fiez pas à leurs sobriquets vernaculaires d’apparence inoffensive et n’y risquez pas vos doigts ! À l’instar de l’oursin de feu, ces ravissantes boules d’épines sont à regarder avec les yeux… Tout ce petit monde compose un décor mi-intimidant mi-fascinant, qui n’a rien à envier à l’univers de Tim Burton.
D’étranges créatures cinématographiques
Les cinéastes puisent d’ailleurs volontiers leur inspiration dans les fonds sous-marins. Et pas seulement dans les abysses ! Même en mer Rouge, près de la surface, les créatures bizarres abondent et trouvent sans peine leur place dans quelques films fantastiques ou d’épouvante. L’antennaire, par exemple, ne court pas les rues en Egypte. Mais quelques chanceux témoignent de la présence discrète de ce « poisson-grenouille » à l’allure dégoulinante d’un blob, qui « marche » sur le récif sur ses nageoires pectorales. Plus communes, les anguilles jardinières peuvent être aperçues sur les fonds sablonneux. Par troupeaux d’une douzaine, elles se dressent à la verticale et s’enfouissent au moindre danger. Frank Herbert, auteur de Dune et « père » de Shai-Hulud, le ver des sables sacré, n’a – presque – rien inventé ! Le platax n’a quant à lui rien à envier à Batman. Surnommé le poisson chauve-souris, cet élégant animal sillonne les flots avec la discrétion d’un super-héros, tandis que les poissons-scorpion et autres rascasses volantes, conscients de leur dangerosité, s’exhibent en tout temps sachant qu’aucun prédateur raisonnable n’oserait les toucher. Et que dire du zooplancton, des méduses et autres calamars ? Si ce n’est qu’ils ont été les muses de dizaines d’auteurs de films de science-fiction...
Plongez dans le frisson
Mais le roi de la terreur, bien malgré lui, est évidemment le requin. Immortalisé dans bon nombre de films et de récits d’horreur, le plus célèbre des prédateurs des mers est souvent en vedette des soirées d’Halloween : qui n’a jamais trépigné de peur devant les Dents de la mer ? Qui n’a pas frissonné devant Megashark vs Giant Octopus ou En eaux troubles ? Qu’il soit marteau, gris, pointe blanche, soyeux ou océanique, le squale est communément rencontré lors de croisières plongée en Egypte et ne manque jamais de nous fasciner !
En somme, plutôt que du pop-corn ou de fausses dents de vampires, nous vous proposons de porter un détendeur à votre bouche en ce mois d’octobre. Les bestioles de toutes vos peurs, des plus petites ou plus immenses, ne manqueront pas de vous y impressionner… juste pour rire, comme pour Halloween.