Dune Travel : réhabilitons les poissons de récif !
26/11/2020
Ils sont la palette colorée de nos plongées, leur incroyable diversité, autant que leur profusion, composent un paysage unique devant lequel nous aurions tort de ne pas nous attarder !
Face à l’appel du gros et à la fantastique diversité de la macro, les poissons de récif peinent à rivaliser, et sont parfois les grands oubliés de nos plongées. Qui note encore sur son carnet avoir croisé une myriade de demoiselles, un vol d’anges, le spectacle d’un clown ? Ces petits individus que l’on trouve à profusion sur le corail contribuent pourtant à colorer nos immersions, et à les rendre passionnantes, pour qui prend la peine de s’attarder.
Prenez par exemple le Dascyllus abudafur, omniprésent de la mer Rouge à l’océan Indien. Tel un joli bonbon rayé – une bêtise de Cambrai, pour ne pas la citer – cette demoiselle à trois bandes volette par colonies entières au-dessus des tables d’Acropora ou des coraux isolés. Un geste brusque à proximité suffit à précipiter toute sa communauté – des plus grands individus à leurs copies conformes miniatures - entre les branches protectrices du récif. Quelques coups de palmes plus loin, ce seront les Chromis Viridis – minuscules demoiselles d’un bleu-vert à éclater les rétines –qui assureront un show analogue. Ailleurs, ce sera peut-être la Chrysiptera parasema, sa robe bleu-néon soulignée par une queue dorée, et sa cousine Chrysiptera talboti, coiffée d’or et à la vêture cuivrée, qui composeront la palette vivante de votre plongée.
Vedettes des salles obscures du monde entier
De patate en monticule, la promenade subaquatique en eau tropicale mène tôt ou tard à croiser le fameux poisson clown. Désormais mondialement renommé pour avoir tenu le premier rôle dans un film de Disney, ce joli poisson rayé – de la sous-famille des Amphiprioninae – vit en symbiose (ou « mutualisme ») avec une dizaine d’espèces d’anémones de mer. Les tentacules urticants de ces dernières protègent le petit clown des prédateurs, en l’échange de quoi il éloigne les papillons friands d’anémones, et contribuent à leur déparasitage. Convaincu de son invulnérabilité, la star rouge et blanche du platier n’hésite pas à attaquer vaillamment qui ose s’approcher. Avant de rejoindre l’étreinte de son cnidaire empoisonné. Vous avez déjà été témoin de ce comportement en mer Rouge ? Renouvelez l’expérience aux Maldives, en Indonésie, au Mexique ou encore au Soudan : il n’existe pas un seul type de Nemo mais une trentaine, chacun ayant sa forme, sa robe, sa dimension et ses propres spécificités.
Un ange passe…
Plus grands et très majestueux, les poissons-ange enchanteront les amateurs de bio sous-marine, du simple fait de leur éclectisme. Parmi les plus notables, notons l’ange géographe (ou ange à croissant, Pomacanthus maculosus), dont le sobriquet provient de la tache jaune-orangé sur son flanc, pouvant faire penser à une carte. Bien que très commun des océans Indien et Pacifique, en passant par la mer Rouge, nous sommes friands de l’ange empereur, aux rayures horizontales reconnaissables entre toutes, de même que son regard masqué. Qui traversera l’Atlantique partira en quête du grand Pomacanthus paru, le placide ange français, aux rayures excentriques au stade juvénile et à l’élégance sobre durant sa vie d’adulte. Duc, à anneau, à front jaune, à deux bandes ou encore citron, les anges arpentent les mers chaudes du globe et méritent le coup d’œil, de même que les escouades de papillons, de cochers, de lutjans, d’anthias, de chirurgiens et autres tétrodons ou perroquets. Ajoutons à cela une pincée d’originalité (nous pensons notamment à l’impayable nage malhabile des poissons « coffre » et « vache ») et nous obtenons la composition parfaite de la vie récifale, luxuriante, affairée, étonnement bigarrée. Un somptueux garde-manger pour les prédateurs, certes, mais aussi une toile de fond indispensable à nos plongées. Alors, n’oubliez plus de les regarder !