Carnet de voyage
Mexique

...troquez votre masque de plongée pour celui des calaveras, à l’occasion de la fête des morts la plus colorée du globe !

L’automne, ses teintes végétales rougeoyantes, ses courtes journées, ses soirées à rallonge, sa météo humide et… ses fêtes. En Europe, succédant à celles des récoltes, les célébrations d’automne annoncent historiquement le changement des saisons, le retour bien à la tiédeur des demeures, tandis qu’au dehors, l’hiver tisse son manteau. C’est durant ce temps lugubre que les Celtes, jadis, fêtaient la Samain, à cheval sur la fin du mois d’octobre et le début de celui de novembre. Au travers ces célébrations, les habitants de l’Irlande, du Royaume-Uni et d’une partie de la Bretagne, rendaient notamment hommage à leurs morts. Ces derniers « refaisaient surface » et les vivants les accueillaient symboliquement à leur table. Très opportunément, l’église britannique, désireuse de christianiser les Celtes, fit coïncider la fête de la Toussaint à cette date ancrée dans la culture païenne. Elle permit ainsi, au VIIIe siècle, l’émergence de ce que nous connaissons aujourd’hui sous le nom d’Halloween.

Une fête préhispanique à la notoriété planétaire.
Bien loin de là, de l’autre côté de l’Atlantique, sous des cieux plus cléments, les Mexicains ont connu une transition analogue. Avant l’arrivée des Espagnols, ils rendaient hommage à leurs morts à l’occasion de deux fêtes dantesques mobilisant une grande partie de la population entre juillet et août. Des autels étaient érigés, des offrandes faites, sous le patronage de la déesse Mictecacihuatl, Dame de la Mort, épouse de Mictlantecuhtli, Seigneur de la terre des morts. Une fois les colons européens installés, et leur campagne de christianisation lancée, plus question pour les autochtones de pratiquer ouvertement ces rites religieux. Peu à peu, « Dia de los Muertos » se décale, permettant aux locaux de perpétuer la tradition de leurs ancêtres à la barbe des nouveaux arrivants, durant les fêtes de la Toussaint.

Plongez (aussi!) dans la culture mexicaine
Aujourd’hui, le jour des morts mexicain est inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'Unesco. Il va sans dire que voyager dans ce pays d’Amérique Latine à cette occasion, y compris pour la plongée sous-marine, est une excellente idée. En premier lieu, parce que les conditions météo sont idéales, pour ne pas dire estivales, pendant cette époque de l’année. Ensuite, parce que novembre annonce l’arrivée à Playa del Carmen de colonies de requins bouledogue, comme autant de promesses de plongées d’exception. Et ensuite, bien évidemment, car une fois de retour à terre, le visiteur n’a pas fini de s’en mettre plein les yeux. Très attachés à leur fête, les Mexicains décorent la ville de mille couleurs et l’animent à l’occasion de grandes processions joyeuses, et dégustent pour l’occasion le pan de muerto (pain de mort), une brioche sucrée et parfumée. Dans les maisons, de petits autels bigarrés célèbrent leurs proches défunts. Les tombes sont nettoyées, fleuries, illuminées de bougies, recouvertes d’offrandes et parfois même, accueillent des pique-niques familiaux. Volontiers costumés et maquillés, les Mexicains se griment en « calaveras ». Ces têtes de mort, symboles de Dia de los Murtos s’il en est, remplacent les masques d’Halloween – et ceux de plongée – absolument partout. Souvent associés à une caricature de la société mexicaine des années 1920, on les trouve dans les magasins de souvenirs sous la forme de petites céramiques, dans les confiseries sous la forme de bonbons en sucre, sur les tee-shirts et les cartes postales.

Booker un séjour plongée au Mexique fin octobre offre une chance unique de s’immerger dans ce bouillonnement culturel unique, tout sauf morbide, et en tous points joyeux.