Dune France : Le poulpe, cet animal marin pas comme les autres

  • Suivez-nous !

26/08/2021

Si les plongeurs ont le privilège de l'observer communément sous l'eau, le céphalopode est étudié par les scientifiques pour sa grande intelligence et ses étonnantes capacités cognitives.

Un animal magnifique et fascinant, à portée de palmes !

Il y a ceux qui l'adorent dans leur assiette, et il y a ceux chez qui il exerce une telle fascination qu'il leur serait strictement impensable de le manger. « Avant de devenir végétarienne, la première chose que j'ai cessé de manger, c'est le poulpe ! » se souvient Marie, N4, qui s'explique : « lorsque je les voyais sous l'eau, changer de forme et de couleur, poser timidement leurs tentacules toutes douces sur ma main par simple curiosité, ou encore utiliser des cailloux en rentrant dans leur terrier à la façon d'une porte, ou d'un genre de bouclier, j'avais l'impression qu'ils n'étaient vraiment pas des animaux marins comme les autres : leur intelligence est manifeste et leur interaction au plongeur parfaitement unique, si on sait être doux et patient. »

Autant de neurones qu'un chien, pour neuf cerveaux !

La science semble donner raison à Marie, validant avec force d'expériences les étonnantes prouesses du céphalopode. Sans même aller chercher jusqu'aux extraordinaires compétences d'imitateur du poulpe mimétique en Asie, le poulpe commun (Octopus Vulgaris, l'une des deux espèces que l'on trouve en Méditerranée avec l'Eledone Cirrhosa) est un objet d'études passionnant, capable d'apprendre des règles fixées par les humains ou observées chez ses congénères, de piquer des colères, et même de jouer. Pour ce faire, le poulpe s'appuie sur un cerveau « central » mais aussi sur ses huit bras, possédant chacun un « cerveau » périphérique. Son système nerveux est doté d'environ 50 millions de neurones – soit autant qu'un chien en possède !
« Les poulpes ou pieuvres (les deux termes sont synonymes et désignent le même animal) sont des céphalopodes, une classe d’animaux marins faisant partie des mollusques, dotés de huit bras couverts de ventouses et d’un corps musculeux sans os ni coquille.../...  lorsque nous les étudions, ils présentent des similitudes troublantes avec nous, à travers leurs yeux qui nous fixent, leur cerveau au fonctionnement étonnamment proche du nôtre ou leur curiosité et leur envie d’explorer qui nous rappellent notre propre soif de connaissance. L’étude de ces ressemblances, que nous nommons convergences évolutives, nous permet de mieux comprendre comment l’environnement et l’évolution façonnent de façon similaire organes et comportements. Sur ce dernier point, le comportement des poulpes semble indiquer une intelligence impressionnante. » décrit Lisa Poncet, doctorante en neuroéthologie à l'université de Caen Normandie, dans une publication largement relayée par les médias en juin dernier.

Un excellent élève en apprentissage « discriminatif »

Capable de changer de forme, mais aussi la couleur et la texture de leur peau « grâce à des cellules pigmentées appelées chromatophores et à de multiples muscles couvrant leur épiderme », les pieuvres pallient également leur absence de carapace par l'usage « d'outils » : des cailloux et coquillages pour obstruer l'entrée de leur abri – comme l'ont observé Marie et bon nombre de plongeurs – ou bien des objets qu'elles trimbalent pour se cacher dessous au moindre danger ! En laboratoire, elles apprennent à dévisser des bocaux pour y trouver de la nourriture, mais « ça n’est pas leur capacité la plus exceptionnelle » note Lisa Poncet. Entre autres douances, par exemple, les poulpes « excellent dans l’apprentissage discriminatif : face à deux objets, ils apprennent à attaquer un objet en échange d’une récompense, en se basant sur ses caractéristiques, comme la teinte, la forme, la texture ou le goût. Ils peuvent retenir ces apprentissages pendant plusieurs mois, et sont également capables de généralisation, une tâche complexe qui nécessite d’élargir spontanément la règle apprise à de nouveaux objets en se basant sur leurs similitudes (taille, couleur, rugosité) avec ceux précédemment rencontrés. Par exemple, des poulpes ayant appris à reconnaître et attaquer une balle réelle sont capables de reproduire cet apprentissage sur un écran et ainsi d’attaquer une balle virtuelle. »
Prompt à casser les objets d'étude, à s'enfuir par le plus minuscule des interstices, et parfois erratique – il a aussi son petit caractère – le poulpe est supplanté par la seiche sur certains exercices. De l'aveu des scientifiques qui les étudient, ces cousines des pieuvres, elles aussi appartenant à la famille des céphalopodes, jouissent de capacités d'apprentissage exceptionnelles. Et Lisa Poncet de conclure : « Finalement, les céphalopodes nous montrent qu’il n’est pas nécessaire de chercher des formes de vie intelligentes dans les étoiles, car il en reste encore tant à découvrir dans nos mers ! »
Par chance, ces merveilles insoupçonnées nous attendent à deux coups de palmes, dans les fonds de Méditerranée arpentés tout au long de l'année par les équipes de Dune.


Nos voyages plongée
à Marseille

Cet article du carnet de voyage Dune vous a plu et vous n'avez plus qu'une hâte, c'est d'en savoir plus ? Alors voici une suggestion de nos voyages plongée. N'hésitez pas à nous contacter si vous avez la moindre question ou à demander un devis à nos conseillers voyage.