Dune Indonésie : Les dragons existent-ils ?
01/09/2022
Il n’y a pas que la plongée dans la vie ! Durant l’intervalle de surface, lors d’une croisière Komodo, nous vous emmenons à la rencontre d’un animal mythique.
Dans l’univers des contes de fées, les dragons sont de terrifiantes créatures capables de voler et de cracher du feu. Si on les laisse en paix, ils sommeillent dans leur grotte, douillettement allongés sur leur trésor. Gare à celui qui tentera de leur dérober ne serait-ce qu’une pièce d’or !
Aussi curieux que cela puisse paraître, il s’avère que les dragons existent bel et bien dans le monde réel. Certes, ils ne peuvent pas voler, et préfèrent largement lambiner sur la plage. Certes, ils ne crachent pas non plus de feu, quoique le venin contenu dans leur morsure peut entraîner de sérieuses complications à toute proie qui échapperait à leurs crocs acérés. Quant à leur trésor, il n’est pas fait de métal précieux mais d’une gemme mondiale de la biodiversité. Vous l’aurez reconnu, nous faisons évidemment référence au plus grand « lézard » du globe, à savoir, le fameux dragon de Komodo ! Résidant endémique d’une poignée d’îles de l’Indonésie centrale, notamment Komodo et Florès, ce mastodonte à écailles ossifiées peut atteindre 3m et friser le quintal. Il compte parmi les « varans » et, à l’instar d’autres reptiles, utilise sa longue langue fourchue pour « sentir » son environnement et le menu de son souper, voire même pour se déplacer dans l’obscurité. En effet, les autres sens du dragon de Komodo sont relativement peu développés, qu’il s’agisse de son ouïe, son odorat, son goût ou sa vue. Fort heureusement, en dépit de son épaisse armure, il dispose d’un subtil sens du toucher grâce à la présence de « plaques sensorielles » plus ou moins nombreuses selon les zones de son corps. Son menton, le pourtour de sa bouche et ses « oreilles », sont par exemple richement innervés. Si cette information vous donne envie d’aller le gratouiller pour vérifier, n’en faites rien. Notre varan géant est carnivore, et si son plat préféré demeure la charogne, il ne tord jamais le museau sur des proies vivantes, qu’il s’agisse d’oiseaux, de reptiles ou de mammifères, chèvres, sangliers, singes... et même buffles !
Car il ne faut pas se fier au drôle de physique, débonnaire et allongé, de notre gros lézard. Avec 20km/h de vitesse de pointe à la course à pied, une capacité à grimper aux arbres et à plonger à plus de 4m de profondeur, il est un redoutable prédateur, que l’on aurait grand tort de sous-estimer. Ce bad boy n’en est pas moins un tendre, qui donne son cœur à une seule dulcinée : monogame, il séduit sa dame en lui frottant et léchant le dos. Mais même en cas de succès de sa cour, la femelle peut toutefois se rebiffer et faire usage de ses crocs et ses griffes lors de l’accouplement. Ce dernier aboutit à la ponte d’une vingtaine d’œufs. Une fois éclos, les jeunes peuvent être dévorés, y compris par leurs propres congénères adultes, dont ils sont obligés de se dissimuler, y compris en s’enfouissant sous des matières fécales ! Au terme de cette enfance difficile, et ayant atteint une taille suffisamment imposante pour ne plus constituer un garde-manger pour leur propre famille, les varans peuvent vivre une cinquantaine d’années.
En Europe, la rumeur de leur existence abreuve les légendes jusqu’au début du 20e siècle, et leur observation par une paire de Néerlandais. L’animal est alors importé, étudié, montré dans des zoos, jusqu’à ce que son faible contingent n’incite purement et simplement à sa protection. Aujourd’hui, le Parc National de Komodo se consacre à sa préservation, le dragon de Komodo comptant hélas parmi les nombreuses espèces menacées.
Il va sans dire qu’une croisière Komodo en Indonésie offrira une occasion unique d’observer cette créature extraordinaire, trait d’union entre mythe et réalité.