...suffisent à s’en mettre plein les yeux !

Il y a mille et une raison de s’adonner à la randonnée palmée. Souvent, c’est par elle que l’on débute dans la plongée, puisqu’elle est simple à mettre en œuvre, nécessite peu de matériel, et mobilise des connaissances techniques très succinctes : pour la pratiquer, il suffit de savoir nager ! Cette activité est également prisée de celles et ceux que l’on appelle communément les « accompagnateurs » - c’est-à-dire les personnes qui, bien que non plongeuses, emboîtent le pas de leurs partenaires certifiés dans leurs périples subaquatiques aux quatre coins du globe. Enfin, elle est aussi une discipline à part entière, que les anglophones nomment snorkeling. Des trésors attendent ses adeptes presque partout où il y a de l’eau, à moindre frais, en partant parfois tout simplement de la rive, ou mieux encore, à l’occasion d’une virée en bateau.

Quelles que soient les raisons de chausser ses palmes, de s’équiper d’un masque et d’un tuba, les observations aquatiques de qualité sont toujours au rendez-vous, dès lors que l’on s’adresse à un centre spécialisé. Les professionnels de Dune, experts de la plongée sous-marine comme de l’apnée et du snorkeling, connaissent leur terrain de jeu comme le fond de leur poche et savent conséquemment quels sites privilégier pour offrir à leurs hôtes le meilleur de chaque discipline. C’est notamment le cas dans le Parc national des Calanques, au départ de Marseille, où des sorties de randonnée palmée sont organisées du printemps à l’automne. Appréciant les envies de chacun, tout comme les conditions météo, les guides et instructeurs sélectionnent les sites les plus propices où s’immerger et s’en mettre plein les yeux. Nul besoin, en effet, de sonder dans les abysses et d’y passer trois-quarts d’heure, pour admirer les beautés de la Méditerranée. Confortablement à plat ventre sur la surface, le regard rivé vers le fond, le snorkeler voit se révéler devant lui une faune pléthorique, colorée, et variée.

Que voir ?

Les moniteurs disent que les plus belles observations aquatiques se font près de la surface. Figurez vous que c’est vrai. La luminosité y est la meilleure et les poissons abondent. Dans le bleu, immédiatement sous le bateau, plusieurs espèces se pressent autour de la coque, à l’instar des bogues et des oblades. Le randonneur s’éloigne de son embarcation pour s’approcher des roches affleurant la surface. Il peut y observer des castagnoles, petites silhouettes brunes et arrondies, ainsi que les éclats argentés des colonies de sars à tête noire, paisiblement regroupés le long du récif. Au fond, près des prairies de posidonies, des bancs compacts de poissons aux longs corps striés argent et or broutent l’herbier. Ce sont les saupes, probablement l’une des espèces les plus communes de Méditerranée. Le décor est posé, agrémenté ça et là de petits tunnels, d’arches, de canyons, d’éboulis, ludiques pour le nageur, et habitats de choix pour les murènes et autres congres.

Au milieu de cet environnement majestueux, surpeuplé, d’ores et déjà extraordinaire pour le profane, viennent s’inviter les espèces emblématiques, à l’instar des daurades et des mérous. Et puis... il est difficile à discerner de prime abord mais à bien y regarder, cette forme, dans le fond… ça n’est pas une roche. C’est un poulpe qui, se sentant observé, prend la fuite en un claquement de tentacule. À côté de lui, la faune benthique (celle qui vit près, ou sur le fond) se donne à voir dans toute sa bizarrerie : si vous aimez la rascasse et le chapon dans la soupe de poisson, vous les adorerez plus encore bien vivants, dans leur environnement naturel. D’autant que, convaincus de leur invisibilité grâce à leur corps camouflé, ils se laissent bien approcher.

Ça n’est pas le cas des dentis et des barracudas, qui peuvent se laisser surprendre un fugace instant, alors qu’ils patrouillent dans le bleu en périphérie de cet immense garde-manger. Ouvrez grand les yeux : depuis sa création en 2012, le Parc national des Calanques a permis l’implantation pérenne d’espèces jusqu’alors anecdotiques. Particulièrement prisé des plongeurs, l’archipel de Riou, ainsi que celui du Frioul, permettent d’aller à leur rencontre dans une explosion de formes et de couleurs.

Pour en profiter, il suffit, nous l’avons vu, d’une paire de palmes, d’un masque, d’un tuba, et éventuellement d’une petite combinaison en néoprène si l’on est frileux. Et de suivre le guide !